“Après l’accident” @ Le BAL

jeudi 17 mars à 19h @ Le Bal – Paris 18ème

Discussion avec Sophie Houdart et Jean Michel Durafour

sur une invitation de Maria Stavrinaki et Olivier Schefer dans le cadre du cycle “Imaginaires du nucléaire”

APRÈS L’ACCIDENT, LA ZONE

DISCUSSION ET PROJECTIONS JEUDI 17 MARS – 19H

https://www.le-bal.fr/2022/03/apres-laccident-la-zone

Stalker de Andreï Tarkovski, 1979, photogramme

De Chris Marker à Andreï Tarkovski, la « zone » est un espace indéterminé où guettent tous les possibles, les pires et les meilleurs. Cette quatrième séance du cycle « Imaginaires du nucléaire » interroge celles et ceux ayant parcouru ou médité des « zones » nucléarisées.

Comment appréhender et rendre compte de ce qui excède les catégories préétablies, de ce qui échappe aux mesures et aux valeurs ? Avec Sophie Houdart, anthropologue, et Mélanie Pavy, cinéaste, la nature et la forme de l’enquête se voient radicalement déroutées. Depuis 2011, elles mènent toutes deux des recherches dans la préfecture de Fukushima, prenant des notes, filmant des itinéraires, des lieux, des personnes – y compris loin du Japon lui-même. Jean-Michel Durafour, philosophe et théoricien du cinéma, remonte quant à lui au premier accident nucléaire avec une contamination de masse, Tchernobyl, en essayant de l’extraire de la logique de la fin du monde et en tentant de formuler, au-delà de toute provocation, une esthétique radieuse.

Avec :

Jean-Michel Durafour, poète et philosophe, professeur à Aix-Marseille Université où il enseigne l’esthétique et les théories du cinéma. Parmi ses nombreuses publications, on retiendra Tchernobyliana, esthétique et cosmologie de l’âge radioactif (Vrin) 2021.

Sophie Houdart anthropologue des sciences et des techniques, directrice de recherches au CNRS (Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative). L’un de ses champs de recherche étant la construction de la modernité au Japon, elle s’est dirigée vers l’étude du nucléaire et des conséquences de Fukushima. 

Mélanie Pavy est cinéaste. Avec Idrissa Guiro, elle a réalisé Cendres (2014) et achevé le projet à plusieurs volets REFUGE-OMÉGA en 2019. Soutenu comme une thèse dans le cadre du programme SACRe (ENS), ce travail a été exposé dans plusieurs lieux, dont au BAL en 2018 dans le cadre de l’exposition collective En suspens

Sophie Houdart et Mélanie Pavy participent activement aux recherches du collectif Call It Anything, qui depuis 2012 regroupe des chercheurs en sciences sociales et des artistes enquêtant sur les terrains de Fukushima et au-delà. 

Maria Stavrinaki est Maître de conférences à l’université Panthéon-Sorbonne – Paris 1 où elle enseigne l’histoire de l’art contemporain. Elle travaille sur les croisements entre l’art de la modernité, les sciences humaines et la pensée politique et s’intéresse tout particulièrement aux questions du temps et de l’écriture de l’histoire.

IMAGINAIRES NUCLÉAIRES

CYCLE DE RENCONTRES ORGANISÉ AVEC L’UNIVERSITÉ PANTHEON SORBONNE – PARIS 1 JEUDIS 30 SEPTEMBRE, 4 NOVEMBRE, 20 JANVIER, 17 MARS ET 14 AVRIL – 19H

https://www.le-bal.fr/2021/09/imaginaires-nucleaires

© Stéfane Perraud, Meknès Archive gamma


Ce cycle de rencontres et de projections propose de réfléchir aux formes produites par la puissance atomique et aux questions que celle-ci soulève, au croisement de l’art et de la politique, de la science et de l’anthropologie.

Que fait le nucléaire à nos imaginaires ? Puissance invisible à l’œil nu, la force atomique décompose le réel et interroge les limites du pensable et du représentable.

L’âge atomique débute par un test grandeur nature dans le désert du Nouveau Mexique le 16 Juillet 1945 à 5h29 minutes et 45 secondes. Premier âge culturel de l’humanité à pouvoir être situé avec la précision d’une montre, il est aussi le premier à être proprement interminable, sa fin reste obscure et indéterminée.

La longue durée inhérente à la radioactivité de la matière défie l’échelle de l’histoire humaine comme seules la géologie et la paléontologie jusqu’alors. L’histoire politique récente est venue se greffer à cette longue durée : deux explosions dans le ciel japonais, des centaines des tests dans le désert américain, une géopolitique nucléaire – mines, expertises, ventes de toute la chaîne nucléaire – menée depuis la « décolonisation ».

La nucléarité, comme l’écrit l’historienne des sciences Gabrielle Hecht, constitue l’un des plus importants facteurs de la situation écologique critique que nous traversons.

Chaque soirée est l’occasion d’une rencontre et discussion entre différents intervenants, spécialistes de l’image, esthéticiens, historiens et anthropologues.

Chaque soirée est l’occasion d’une rencontre et discussion entre différents intervenants, spécialistes de l’image, esthéticiens, historiens et anthropologues :

30 septembre 2021 – Imaginaires nucléaires : la stupeur 

4 novembre 2021 – L’effroi et l’image : représentations du désastre nucléaire.

20 janvier 2022 – Faire mémoire du nucléaire : temps, archives et destruction

17 mars 2022  – Après l’accident, la zone

14 avril 2022 – Enfouissement, Containment 

Cycle organisé par :

Maria Stavrinaki est Maître de conférences à l’université Panthéon-Sorbonne – Paris 1 où elle enseigne l’histoire de l’art contemporain. Elle travaille sur les croisements entre l’art de la modernité, les sciences humaines et la pensée politique et s’intéresse tout particulièrement aux questions du temps et de l’écriture de l’histoire. Son ouvrage le plus récent est Saisis par la préhistoire. Enquête sur l’art et le temps des modernes (les presses du réel, 2019). Elle a codirigé l’exposition Préhistoire. Une énigme moderne (Centre Pompidou, 2019) et prépare une exposition sur « l’âge atomique » au Musée d’art moderne de Paris pour l’automne 2023. 

et

Olivier Schefer est professeur d’esthétique et de philosophie de l’art à l’université Panthéon-Sorbonne – Paris 1. Critique et romancier, spécialiste de l’œuvre de Novalis, dont il a traduit et édité plusieurs manuscrits posthumes, il est l’auteur d’une trilogie sur les figures de la nuit au cinéma et en littérature. Il interroge les formes de l’entropie, l’esthétique des ruines et du chaos dans l’art contemporain avec Esthétique des ruines. Poïétique de la destruction (avec Miguel Egana, P.U.R, 2015) et son dernier livre à paraitre Sur Robert Smithson.Variations dialectique (La lettre Volée, 2021). Il poursuit ces questionnements à travers des récits sur le voyage et l’écriture de la mémoire, Une Tache d’encre (Arléa, 2017), Un Seul souvenir (Arléa, 2016).

Infos pratiques

Réservation obligatoire ici 

Tarif : 7 euros avec billet d’entrée pour l’exposition en cours, valable durant toute la durée de celle-ci.

Renseignements : contact@le-bal.fr